UN MEMORIES

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Leïla Benkirane, talentueuse actrice de la scène onusienne
Une réflexion sur une carrière bien remplie et riche en événements
1 Feb 2023

Aujourd’hui retraitée, Leïla Benkirane a consacré trente années de sa vie professionnelle à l’ONU, à New York puis à Genève, principalement dans les domaines du droit international et de la gestion. Recrutée en tant que juriste, Leïla a travaillé au Bureau des affaires juridiques du Siège de l’ONU pendant 20 ans. Elle a commencé sa carrière à la Section des traités du Bureau des affaires juridiques, dont les deux missions principales sont l’exercice de la fonction dépositaire du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à l’égard de plus de 560 traités multilatéraux, et l’enregistrement et la publication des traités et des accords internationaux conformément à la Charte des Nations Unies.

Après cinq années consacrées, en tant que juriste, aux divers aspects des traités, période pendant laquelle elle a acquis une connaissance approfondie du « cœur de métier » de l’ONU, Leïla a été transférée au Bureau du Conseiller juridique où elle a passé quinze ans à traiter de questions relatives à la paix et à la sécurité ainsi qu’aux privilèges et immunités de l’ONU dans le contexte des diverses activités de l’Organisation. Dans ce cadre, les opérations de maintien de la paix de l’ONU ont été au centre de ses activités. Elle a en particulier été membre de commissions d’enquête, par exemple sur des faits survenus en Syrie, et elle a notamment travaillé sur le cas du Rwanda. Les responsabilités qu’elle a exercées au Bureau des affaires juridiques, en exerçant des fonctions relatives à la paix et à la sécurité internationales et en donnant des conseils juridiques sur différentes questions découlant des opérations de maintien de la paix menées par les Nations Unies, ont permis à Leïla d’acquérir une vaste expérience en droit international, qui a fait d’elle une experte en la matière.

Forte de son expérience approfondie du fonctionnement de l’ONU, Leïla a obtenu un transfert à l’Office des Nations Unies à Genève, où elle a passé les dix dernières années de sa carrière. Lorsqu’elle a été transférée à Genève, elle s’est essentiellement occupée de questions de gestion, d’abord en tant que Directrice de Cabinet du Directeur général, puis en tant que Chef du Service des publications de la Division de la gestion des conférences. 

Entre la Suisse et le Maroc, Leïla profite aujourd’hui pleinement du temps libre que lui offre une retraite amplement méritée. Elle assouvit son insatiable curiosité en voyageant et cultive les nombreuses relations amicales qu’elle a nouées au cours de sa longue et riche carrière, mais elle reste la femme très active qu’elle a toujours été. Soucieuse de partager ses connaissances et son savoir-faire, elle donne des conférences et des formations dans les domaines dans lesquels elle est devenue une experte recherchée, tels que le droit international, la paix et la sécurité, pour des institutions prestigieuses dans le monde entier.

Lorsqu’elle prend le temps de considérer avec un peu de recul ses années à l’ONU, Leïla se réjouit de la diversité de ses tâches, tant dans le domaine du respect des droits de l’homme, notamment dans le contexte du maintien de la paix, qu’en ce qui concerne le fonctionnement de l’Organisation. Elle garde un vif souvenir de son travail dans diverses missions sur le terrain et notamment de sa participation à l’équipe chargée de l’administration du Kosovo. En interne, elle a en particulier grandement contribué à améliorer le développement de carrière et les procédures de rapport, notamment l’ePAS. Parmi les événements importants qui, selon elle, ont changé la vie à l’ONU, elle met en avant la politique d’égalité des sexes dans le déroulement des carrières, qui a permis aux femmes méritantes d’avoir un meilleur parcours. Une autre évolution retient son attention : Leïla constate qu’au cours de sa carrière le travail a beaucoup changé avec l’introduction de nouvelles technologies.

Leïla n’a pas à rougir de son parcours; pourtant, lorsqu’elle réfléchit « très sérieusement » à ce qu’elle  aurait pu faire différemment, elle estime qu’elle aurait dû apprendre très tôt, lorsqu’elle débutait, aux grades P2 ou P3, à être plus « politique » et moins émotive. C’est un conseil qu’elle souhaite aujourd’hui donner aux nouveaux venus dans l’Organisation. Un autre conseil aux nouveaux arrivants, c’est d’être aussi ouverts que possible et d’apprécier la diversité. En outre, si elle estime qu’il est important de travailler et d’obtenir des résultats, Leïla pense qu’il est également important, à un stade précoce, de développer un “réseau” humain à différents niveaux afin de bénéficier de conseils, d’orientations et, en cas de besoin, de soutiens.

Leïla Benkirane a également démontré son ouverture en participant à des activités associatives au sein de l’ONUG, notamment dans le cadre du Club de théâtre de l’ONU à Genève. Cette belle expérience collective lui a permis, pour le plaisir, de jouer des rôles très variés et se s’enrichir humainement. Un autre exemple de la curiosité qui l’a toujours animée, et continue de guider son cheminement.

* Olivier Meyer est membre du Comité de rédaction de UN Today.
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