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La Suisse inconnue, à la découverte des 26 cantons
La Suisse inconnue, à la découverte des 26 cantons
Une série de 26 impressions des lieux plutôt inconnus – loin du tourisme. Depuis la gare de Soleure, j’arrive à l’arrêt de Feldbrunnen en 5 minutes, tellement le village est accroché à la ville. Néanmoins, ici, on est à la campagne. Cette campagne verdoyante est dominée par le château de Waldegg, une belle demeure du […]
25 Feb 2020

Une série de 26 impressions des lieux plutôt inconnus – loin du tourisme.

Depuis la gare de Soleure, j’arrive à l’arrêt de Feldbrunnen en 5 minutes, tellement le village est accroché à la ville. Néanmoins, ici, on est à la campagne.

Cette campagne verdoyante est dominée par le château de Waldegg, une belle demeure du 17ième siècle qui trône sur la colline au-dessus de Feldbrunnen, un village privilégié à côté de l’Aare. Une belle allée traversant les champs mène au château depuis le village. Le château est maintenant un musée qui retrace l’histoire de la famille Besenval de Sury qui l’a construit dans les années 1680s. D’ailleurs, des membres de la famille vivent encore aujourd’hui dans l’aile orientale. Au 17ième et 18ième siècle la famille a agrandi sa capitale par des alliances de mariage avantageuses (ils avaient même des liens de parentés avec la reine de France), par le commerce de sel et, surtout, par le commerce de mercenariat avec la France. Le recrutement pour le service étranger assurait à la famille des revenus importants, permettait un mode de vie luxueux et des carrières militaires pour les hommes. Quand je regarde ce beau bâtiment si harmonieux, il m’est difficile d’imaginer qu’il a été construit avec l’argent généré par le recrutement des jeunes Suisses comme mercenaires dans les guerres d’Europe. Ces conflits avaient laissé la Confédération helvétique bien tranquille, mais ses soldats y avaient participé activement. Rien qu’en 1678, quelque 25,000 soldats suisses avaient fait la guerre au nom de Louis XIV.

Maintenant, c’est une tranquillité pastorale qui règne sur ce paysage. Le jardin du château est agréable, de style baroque. Dans le potager, il y a des plantes de formes et aux couleurs impressionnantes. Depuis la terrasse, les sommets des Alpes bernoises forment des silhouettes aériennes. De l’autre côté, c’est le Jura qui enveloppe le panorama. Dans le bâtiment principal, il y a une bibliothèque avec un coin café, et bien sûr des salles d’exposition, avec des enregistrements audios et des petits théâtres de silhouette. Vu son ambiance hors du temps, le château est aussi populaire pour des concerts, et même des opéras y sont parfois joués.

Depuis le parking du château part le « chemin des mégalithes », un sentier pédestre qui mène le randonneur vers 13 grandes pierres laissées dans la forêt par le glacier du Rhône pendant la dernière ère glaciaire. Il faudra compter 4 heures pour le circuit entier, donc nous n’en faisons qu’un petit bout, juste pour voir la « pierre de glisse » (Rütschelistein). La légende raconte que les femmes qui désiraient un enfant se laissaient glisser du haut de cette pierre. Apparemment cette pratique était basée sur la croyance que ces pierres étaient des endroits où les âmes des ancêtres se transformaient en nouvelles âmes d’enfants. Donc, si une femme touchait cette pierre, elle pouvait recevoir l’âme d’un enfant. Actuellement, ce sont surtout des enfants qui l’utilisent comme tobogan !

La commune est divisée en deux parties, Feldbrunnen en bas, à côté de l’Aare, et St. Niklaus sur la montée. Elles font un ensemble harmonieux de fermes, vieilles maisons, bâtiments modernes, belles villas Art nouveau et quelques fermes. La commune est indépendante depuis 1831. Presque la moitié du territoire de 249 hectares est couverte pas la forêt. Avec la ville de Soleure si proche, les magasins ont quitté le village, mais deux restaurants restent sur place. Dans une ferme qui se trouve au-dessous du château, nous achetons des œufs, les poules se baladent partout et certaines ont un look plutôt punk.

À St. Niklaus se trouve l’église, entourée d’un beau cimetière en terrasse bien entretenu, avec des roses et des chrysanthèmes ainsi que des cyprès et des thuyas. Nous y voyons les tombeaux de la famille du château et de bien d’autres personnalités soleuroises. L’église actuelle date de 1689 et est de style néogothique avec de beaux vitraux, marbres et bas-reliefs. En face de l’église commencent les gorges sauvages de la Verena, qui en 25 minutes mènent à l’ermitage de Sankt Verena par un très beau chemin, facile et bien aménagé. Mais attention, ces gorges ne sont plus sur le territoire de la commune de Feldbrunnen-St. Niklaus mais dans la commune voisine de Rüttenen.

Avant de partir, nous buvons un chocolat chaud au restaurant Pintli, non loin de l’église. C’est l’endroit idéal pour se réchauffer après nos balades dans le froid. L’ambiance y est chaleureuse, une beau mélange d’ancien et de neuf. Les anciens cartons de cigarettes qui décorent le mur nous intriguent – mais en fait non, le restaurant est bien non-fumeur ! L’auberge propose une cuisine du terroir et organise aussi des concerts de temps à autre. Cela donne envie d’y retourner !

Depuis Genève, prenez le train pour Soleure, et à Soleure ou le train régional pour Oensingen ou le bus no. 12 en direction d’Oberbalmberg. Durée de trajet : environ deux heures.

* Carla Edelenbos est une fonctionnaire retraitée du HCDH.
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