FOCUS ON

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Q&A: Why multilingualism matters at the UN
Multilingualism welcomes perspectives from different cultures and opens us to new ways of thinking. Il est donc bien au cœur de la mission de l’ONU
1 Sep 2022

With a diverse global workforce that speaks hundreds of languages, the United Nations takes tremendous pride in its multilingual environment. In this interview, we speak with two UN multilingualism focal points — Kira Kruglikova in Geneva and Carole Maisonneuve in New York — about progress, opportunities and challenges in promoting multilingualism within their organizations.

In a UN context, what do we mean by multilingualism and why is it important?

Kira Kruglikova: Multilingualism to facilitate multilateral meetings has been part of the UN from its inception, and indeed previously in the League of Nations. The General Assembly is advocating for mainstreaming multilingualism across the organization, recognizing its impact on our work in the field, how we work together and how we communicate with the world. For example, sharing the UN’s work with civil society through websites and social media is more effective when available in the language its audience uses best. Multilingualism welcomes perspectives from different languages and cultures, opening windows to new ways of thinking – all valuable for the UN.

Carole Maisonneuve: Le multilinguisme, c’est la garantie que les décisions sont prises par les Etats membres en connaissance de cause, qu’elles soient comprises du plus grand nombre, et que l’ONU puisse interagir avec les différentes parties prenantes, y compris les peuples du monde qu’elle entend servir. Le multilinguisme est donc bien au cœur de la mission de l’ONU. Concrètement, cela se manifeste de différentes façons ; il n’y a pas une définition unique du multilinguisme, ce n’est pas un concept monolithique. S’exprimer en espagnol à Bogota – ou en français à Genève –, communiquer sur les réseaux sociaux en une multitude de langues, mener des enquêtes de terrain en langues locales, tout cela contribue au multilinguisme organisationnel. Et bien sûr, l’Organisation dans son ensemble sera d’autant plus multilingue que son personnel l’est aussi.

What are some of the linkages between diversity, equity, inclusion (DEI), and languages?

Kira: The UN charter repeatedly refers to “freedoms for all without distinction as to race, sex, language, or religion.” In 1946, the General Assembly in its second resolution allows speeches in any language — but the speaker must arrange interpretation into one of the official languages from whence the message is relayed into the other official languages. UN job openings explicitly mention that the UN employs staff regardless of gender identity, sexual orientation, race, religious, cultural and ethnic backgrounds or disabilities. Each job opening, however, requires specific language skills.

Diversity is about bringing different people together. Inclusion is about valuing and respecting their differences. There are no barriers preventing people of different races, genders and religions from working together. However, those people need at least one language in common. Typically, one or more people may not be working in their own language – as so many of my colleagues do when they speak to me in English or when I speak to them in French, German or Russian.

I have heard from colleagues that sometimes their efforts to use another language have been received negatively. I have experienced this discouragement myself. True, it spurred me to improve my French skills and I continue to take weekly conversation classes. It also reminded me to thank non-Anglophones for their use of English with me. In my office, communications sent to the whole Division are routinely issued in English and French, the UN’s working languages. It is easier than ever to accommodate different languages, especially with online translation tools that are available to everyone. I regularly use such tools in my private communications and we’ve included some of them in the UNOG Multilingualism Toolkit, which aims to support UNOG staff members in their daily tasks.

What are some of the ways in which the UN is addressing multilingualism?

Carole: Tout d’abord, comme rappelé par Kira, l’ONU a toujours été une organisation multilingue. Ce n’est pas une nouveauté. L’Assemblée générale a fixé le régime linguistique du Secrétariat dès la 2ème résolution1 de son histoire, le 1er février 1946. Ce que l’on observe, en revanche, c’est un regain d’intérêt des Etats membres pour cette question, qui, en 2015, ont conféré à la question du multilinguisme le statut de ”valeur fondamentale de l’Organisation.” Déjà, dès 1995, les Etats membres avaient ajouté un point consacré au multilinguisme à l’ordre du jour de l’Assemblée générale. En 1999, un Coordonnateur du multilinguisme était nommé par le Secrétaire-général à la demande de l’Assemblée générale. Depuis lors, des « référents multilinguisme » ont été nommés par les chefs d’entité du Secrétariat pratiquement partout dans le Secrétariat. Ils soutiennent les travaux du Coordonnateur et servent de courroie de transmission avec leur direction respective. En 2018, les lettres de mission des hauts fonctionnaires ont intégré la question du multilinguisme. Parallèlement, le Secrétaire général a élevé le multilinguisme au rang de ses priorités. Enfin, un cadre d’action stratégique sur le multilinguisme est en cours d’élaboration à l’échelle du Secrétariat. Un groupe de travail dédié à cette question, présidée par Kira, a été mis sur pied en début d’année.

Why a dedicated multilingualism strategic framework and what can be expected?

Carole: L’Organisation a fêté l’an dernier son 75ème anniversaire, renouvelant par la même occasion son engagement à travailler étroitement de concert avec toutes les parties prenantes y compris les populations bénéficiaires pour ne laisser personne de côté. Le moment est donc particulièrement bien choisi pour créer le 1er cadre d’action stratégique du Secrétariat sur le multilinguisme. L’objectif du cadre est d’assurer l’intégration systématique du multilinguisme à toutes les activités du Secrétariat, de façon à ce que les choix linguistiques que nous faisons quotidiennement, sans même nous en rendre compte, le soient de façon consciente, délibérée. Pour ce faire, nos choix linguistiques doivent être fondés sur un triptyque : a) analyse des mandats ; certaines activités devant être menées dans un ensemble de langues prévu par l’Assemblée générale, b) analyse précise des besoins des usagers, clients et bénéficiaires, ce qui requiert des outils de collecte de données linguistiques et c) prise en compte des ressources disponibles, y compris les ressources humaines.

What do you see as the biggest challenges related to multilingualism?

Kira: It depends on the context. The difficulties in finding qualified language staff are well known and DGACM has extensive outreach and training activities. For multilingualism outside of conference services, the biggest challenge is lack of resources. For example, there are no funds for translating websites. There is limited time for staff to take language classes, given the pressures they are under. The work of UNOG’s Multilingualism Action Team comes from engaged volunteers. One specific area we can work on is improving support for hiring managers to evaluate language skills of candidates during screening and assessment. We look forward to full implementation of the new UN Language Framework in this context. My colleague, Francesco Pisano, Head of UNOG Library, cites the need to preserve our knowledge base to support multilateral diplomacy. Because knowledge requires language to be stored and shared, multilingualism is directly beneficial to knowledge and cognitive processes. The fewer language versions available, the harder it is for the information to inform decisions. The Library & Archives of UN Geneva store knowledge on multilateralism and international law in 123 languages. I salute this bold commitment to upholding multilingualism in the UN.

Carole: Le plus grand défi au multilinguisme est certainement de nature psychologique, ou sociologique. Il s’agit, pour le Secrétariat de l’ONU qui compte près de 40,000 fonctionnaires, et bien d’autres catégories d’agents, situés sur tous les continents, dans des pays aux profils très variés, de revoir sa façon de fonctionner de façon à être en meilleure adéquation avec les besoins des clients. De tels changements n’interviennent pas du jour au lendemain, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils nécessitent l’adhésion du plus grand nombre ; une prise de conscience que, dans un monde qui compte près de 7,000 langues et dialectes, une langue de communication unique ne pourrait pas nous permettre d’atteindre nos objectifs – au contraire, cela nous en éloignerait en nuisant à la réputation et à la légitimité de l’Organisation. C’est donc ensemble, collectivement, que nous devons revoir nos méthodes de travail pour demeurer pertinents au 21ème siècle. La récente enquête sur le multilinguisme réalisée au Secrétariat en début d’année est porteuse d’espoirs à cet égard : les participants ont dans leur immense majorité soutenu les propositions qui y étaient contenues, et nous sommes confiants que nous pouvons mener ce chantier à terme.

* Müge Olcay Suardet is Special Assistant to the Director, Division of Conference Management (DCM).
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