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Non à l’inégalité salariale !
Face à l’injustice en matière salariale les fonctionnaires de l’ONUG ne baissent toujours pas les bras Février 2020 a marqué le deuxième anniversaire de l’introduction des coupes salariales pour les fonctionnaires de la catégorie professionnelle et au-delà basés à Genève. Le Tribunal de l’Organisation internationale du travail (TAOIT) a déclaré le 4 juillet 2019 que les coupes, décidées en […]
9 Apr 2020

Face à l’injustice en matière salariale les fonctionnaires de l’ONUG ne baissent toujours pas les bras

Février 2020 a marqué le deuxième anniversaire de l’introduction des coupes salariales pour les fonctionnaires de la catégorie professionnelle et au-delà basés à Genève. Le Tribunal de l’Organisation internationale du travail (TAOIT) a déclaré le 4 juillet 2019 que les coupes, décidées en 2016 par la Commission de la fonction publique internationale (CFPI), étaient illégales. Il a demandé aux cinq institutions spécialisées ayant contesté ces coupes à savoir, l’Organisation internationale du Travail (OIT), l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle (OMPI) et l’Organisation Internationale des migrations (OIM) de revenir aux salaires en vigueur avant l’introduction des coupes et de payer rétroactivement les fonctionnaires avec un intérêt de 5%.

Ce jugement fut certes accueilli par des cris de victoire émanant des fonctionnaires travaillant pour ces cinq institutions. Mais cette liesse ne fut pas partagée par ceux de l’ONUG ou ceux des fonds et programmes placés sous la juridiction du Tribunal du contentieux administratif de l’ONU. Première dans son histoire, ce dernier fut saisi par plus de 800 fonctionnaires voulant contester ces coupes. L’audience relative au cas eut lieu en octobre 2018.

Selon le code de conduite des juges du Tribunal du contentieux administratif, le jugement aurait dû être rendu 3 mois après la tenue de l’audience. Or, le jugement se fait attendre depuis, tout comme Godot d’ailleurs, sans aucun signe d’une éventuelle arrivée. Le Conseil de coordination du personnel de l’ONUG a écrit par deux fois à la présidence du tribunal, demandant des informations sur une date approximative pour la sortie du jugement. Par deux fois, il reçut la même réponse décevante et inacceptable selon laquelle le registre de Nairobi où le cas est examiné accuse un retard dans le traitement des dossiers. La question que tout un chacun est en droit de se poser est de savoir s’il n’est pas important de considérer le cas des coupes salariales comme étant un cas prioritaire à cause de son impact sur le devenir du système commun.

En effet, actuellement des fonctionnaires travaillant dans un même lieu d’affectation sont payés différemment pour un travail de valeur égale. Cela contredit l’objectif du système commun mis en place pour prévenir la concurrence entre les entités onusiennes et surtout cela contredit un des principes fondamentaux du droit du travail qui veut que l’on reçoive un salaire égal pour un travail de valeur égale.

A l’heure qui l’est, l’incertitude règne. Nous sommes, d’une part, face à un tribunal, prétendument indépendant, mais pas du tout pressé d’émettre un jugement. D’autre part, le Secrétaire général qui finit par rencontrer le personnel de l’ONUG, suite à l’insistance du Conseil de coordination, déclare être démuni face à la situation, mais deux jours plus tard, l’Assemblée générale adoptait une résolution sur l’égalité salariale (n’est-ce pas de l’hypocrisie pure et dure ?) et finalement nous constatons que la CFPI n’a point froid aux yeux puisqu’elle octroie des indemnités de poste différentes pour un même lieu d’affectation.

Quiconque allait baisser les bras face à cet état des choses qui dépassent les limites du raisonnable et de l’acceptable. Mais les fonctionnaires de l’ONUG ne sont pas de ceux qui acceptent un non comme réponse à leur quête légitime. C’est pour cette raison que, deux ans après l’introduction des coupes salariales, 150 personnes se sont rassemblées le 20 février 2020 au Palais des Nations pour réclamer la mise en place immédiate de l’égalité salariale. Leur quête sera-t-elle encore longtemps ignorée ? J’ai bon espoir de croire que cela ne sera pas plus pour longtemps.

* Prisca Chaoui is the Editor-in-chief of UN Today.
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