Dans le cadre de l’éducation aux sciences et de la vulgarisation scientifique, les sciences participatives associent des chercheurs et des citoyens afin d’élargir les connaissances. Nées en 1992 au bord du lac de Genève, elles incitent les citoyens à participer de manière pratique à une ou plusieurs étapes d’un projet de recherche scientifique. Ce faisant, elles favorisent la mobilisation citoyenne, renforçant ainsi la capacité des communautés à s’engager dans des recherches pertinentes pour elles.
Ces recherches très inclusives sont essentielles pour l’élaboration de politiques publiques basées sur des données locales. Ce qui permet notamment de renforcer la légitimité et l’efficacité des stratégies gouvernementales en faveur des Objectifs de Développement Durable (ODD) – un programme d’envergure mondiale visant à mettre fin à l’extrême pauvreté, à combattre les inégalités et l’injustice et remédier aux changements climatiques – du fait de l’engagement des communautés concernées et de l’impact à long terme des actions mises en place.
Les recherches participatives jouent un rôle clé dans la reconnaissance des droits de la nature en permettant aux citoyens de fournir des preuves pour des actions juridiques en faveur de l’environnement. Dans le domaine de l’économie, une recherche participative peut s’avérer très utile pour développer des systèmes monétaires éthiques en intégrant les citoyens dans le processus de création et de gestion de ces systèmes.

Même les processus de paix peuvent tirer profit de ce format participatif. Il est ainsi possible de faciliter la prise en charge des conflits par les citoyens en les impliquant directement dans la médiation des conflits, ce qui renforce leur capacité à négocier pacifiquement en leur permettant de mettre en commun les mesures factuelles issues de leurs propres recherches scientifiques.
Autre exemple, en vue de l’année internationale du tourisme durable et résilient, proclamée par l’ONU pour 2027, les sciences participatives permettent aux touristes de participer à des projets de conservation tout en collectant des données précieuses pour la régénération des écosystèmes et de créer des emplois.
Les résultats des recherches participatives menées avec des non-scientifiques sont directement prises en compte par les scientifiques. Ce format très original offre des solutions innovantes, moins chères, durables et adaptées aux besoins locaux pour répondre à de nombreux défis globaux.
Autre atout de la recherche participative, la précision des données que permet la mobilisation citoyenne. Et il est réjouissant de constater l’augmentation exponentielle des publications résultant de ce type de recherche.
Depuis 2005, en France, la recherche participative implique concrètement toutes les strates de la population (enfants, adolescents, étudiants et adultes) sur l’intégralité des étapes de la recherche, y compris le dimensionnement de la question scientifique et les conclusions à apporter aux résultats de l’étude.
Réinventant l’accès des citoyens à la connaissance, et faisant d’eux de véritables parties-prenantes, les sciences participatives améliorent l’éducation en fournissant la pédagogie de projet nécessaire à de meilleurs apprentissages. Cette méthode réduit les inégalités scolaires en adaptant l’école aux différentes stratégies personnelles d’apprentissage et forme les élèves aux compétences comportementales
Tous les ans, le Forum de Genève accueille la Conférence Annuelle Internationale sur les Sciences Participatives pour le Développement Durable et la Paix.
En 2024, la Conférence aura lieu du 9 au 13 décembre.
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