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Les écoles privées de Genève « soignent » leurs élèves
Face aux défis imposés par l’avancée de la pandémie, les écoles privées genevoises ont dû s’adapter et se réinventer
1 Jun 2021

Depuis mars 2020, les écoles privées genevoises n’ont eu de cesse de s’adapter pour répondre aux nombreux défis imposés par l’avancée de la pandémie de Covid 19. Malgré leur très grande diversité, elles ont su répondre efficacement à la crise sanitaire pour offrir une continuité pédagogique à leurs nombreux élèves.

La « Genève internationale » compte 42 organisations internationales et environ 32 000 fonctionnaires internationaux, diplomates et représentants de la société civile originaires de 177 Etats. Cette population nécessite de disposer d’une kyrielle d’établissements scolaires pour accueillir les élèves issus de familles très diverses, originaires des quatre coins du globe. En 2019, le canton genevois comptait plus de 100 000 élèves et étudiants dans l’enseignement public et subventionné pour un peu plus de 13 000 élèves dans l’enseignement privé.

Ainsi à Genève, environ 17% des élèves fréquentent une école privée, le plus haut taux de Suisse, dont les écoles internationales. Ces dernières sont très prisées des familles expatriées, offrant des programmes bilingues et multilingues permettant aux élèves d’évoluer dans un univers cosmopolite et dont au moins une langue leur étant familière.

Il y a 47 écoles privées à Genève membres de l’Association genevoise des écoles privées (AGEP), certifiées par le Département de l’Instruction Publique, de l’Information et de la jeunesse (DIP) de l’Etat de Genève. La plus ancienne, l’École internationale, a été fondée en 1924 par des pédagogues locaux et des fonctionnaires de la Société des Nations et du Bureau international du travail. Elle compte deux campus à Genève et un dans le canton de Vaud.

Avec un coût moyen annuel oscillant autour de 15’000 francs par enfant, ces établissements ont un prix conséquent. Néanmoins, cela ne semble pas décourager les parents. Et surtout, les origines sociales de leurs élèves sont beaucoup plus variées qu’on ne pourrait l’imaginer, si l’on regarde en détail les statistiques très instructives du DIP. Par exemple, en 2019, l’École internationale de Genève comptait parmi ses 2836 élèves, 1224 issus des catégories socio-professionnelles « ouvriers et divers » pour 887 « cadres supérieurs et dirigeants » et 725 « petits indépendants ».

L’écosystème scolaire genevois est donc extrêmement diversifié, nécessitant une gouvernance bien adaptée à chaque établissement.

A partir de mars 2020, avec l’accélération de la pandémie de Covid 19, des mesures sanitaires strictes se sont imposées dans tous ces établissements. Ils ont même dû fermer lors de la première vague, entre mars et mai 2020. Pour autant, les élèves devaient continuer d’apprendre, en suivant leurs cours en ligne. Une adaptation nécessaire qui n’est pas allée sans poser quelques difficultés comme en témoigne Michael Kewley, le directeur de la communication et référent Covid de l’Ecole internationale de Genève : « Même si nous sommes une école privée, nous sommes tenus de respecter les règles du DIP, des règles qui étaient différentes entre les deux cantons et fonction des classes d’âge. A chaque fois il fallait s’adapter, briefer les professeurs sur ce qui était possible ou non, etc. Au début, on se réunissait tous les jours même le weekend pour gérer les réponses communes à la pandémie. »

Néanmoins, le passage au tout virtuel s’est déroulé assez facilement, précise M. Kewley : « Avant le confinement, nous avions commencé à nous préparer à un mode de fonctionnement en ligne. Tous les élèves à partir de la classe 5 ont accès à des ordinateurs et doivent avoir le leur dès la classe 7. Il faut saluer le dévouement des professeurs, car le déroulement des cours en visioconférence et en présentiel est complètement différent, ayant nécessité un changement d’approche important. »

Suite à la fermeture de deux mois en 2020, malgré un certain nombre de changements, comme le port du masque obligatoire, la généralisation des gestes barrières ou l’interdiction maintenue de certaines activités sportives et culturelles, l’Ecole internationale de Genève a vu ses élèves revenir et semble prête pour la prochaine rentrée, car comme le souligne Michael Kewley : « Même si l’on devait repasser à l’école à distance, on a démontré qu’on savait le faire, et on le refera. »

La plupart des écoles privées ont su s’adapter. C’est notamment le cas de l’Institut Florimont. Comme le souligne son directeur général Sean Power : « Nous avons beaucoup appris depuis un an, finalisant notre écosystème numérique, aujourd’hui parfaitement opérationnel et bien rôdé. Toutefois, il me semble qu’une leçon essentielle de cette crise reste l’importance des rapports humains. L’école, ce n’est pas seulement un lieu d’acquisition de connaissances académiques, c’est aussi un ensemble de « soft skills » que l’on développe difficilement derrière un écran : l’empathie, le dépassement de soi, l’attention aux autres… L’enseignement à distance, c’est bien mais pas tout le temps. » Pour M. Power : « L’adaptabilité a vraiment été le maître-mot de cette année. » Que les parents soient rassurés, fidèles à leur réputation, les écoles privées genevoises et vaudoises ont à cœur d’être aux petits soins pour leurs élèves.

* Benjamin Joyeux est journaliste indépendant et coordinateur Jai Jagat 2020.
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