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L’époque de Magellan fut celle des grandes découvertes

Le voyage de Magellan-Elcano a changé les perceptions du monde
Pour commémorer le 500ème anniversaire de l’expédition de Magellan-Elcano, la Fondation Bodmer accueille une exposition qui relate cette aventure
1 Dec 2022

Conçue par le Ministère de la Défense espagnol et soutenue par l’ambassade d’Espagne à Berne, l’exposition présente un aperçu chronologique de l’expédition. Des textes et des images illustrent les étapes clés et présentent les protagonistes les plus marquants.

Elle a été inaugurée et présentée par Mme Luisa Martín-Merás Verdejo, ancienne chef de la Section de cartographie du Musée naval de Madrid. Elle a notamment mis l’accent sur l’impact que cette expédition a eu sur la pensée européenne en matière de géographie.

Le 10 août 1519, cinq navires quittent Séville en Espagne pour faire le tour du monde. Il s’agit surtout de trouver un passage qui permette d’atteindre les îles aux épices, (aujourd’hui l’Indonésie) au large de la côte sud du continent américain. A leur tête, le navigateur portugais Fernand de Magellan. Un seul navire, la Victoria, reviendra le 8 septembre 1522.

C’est que l’expédition est très éprouvante et se heurte à de nombreuses difficultés: mauvaises conditions météorologiques, mutineries, etc.Magellan est tué en 1521 lors d’un affrontement avec des populations locales. Le navigateur basque Juan Sebastián Elcano prend la tête de l’expédition et achève le premier tour du monde.

Cette formidable aventure maritime permet de collecter de nombreuses informations scientifiques, y compris de confirmer que la terre est bien ronde. Elle permet aussi de faire des pas de géant en matière de routes maritimes et de techniques de navigation. C’est l’aube de la mondialisation.

Entretien avec Mme Luisa Martín-Merás Verdejo, ancienne chef de la Section cartographie du Musée naval de Madrid

Quand avez-vous commencé à travailler au Musée naval et qu’est-ce qui vous a attiré vers l’histoire navale espagnole ?

En 1970, peu après avoir terminé mon diplôme en langues romanes et avoir passé un concours pour obtenir un poste au musée. Seules Lola Higueras et moi travaillions dans la salle de recherche en tant que personnel technique. À l’époque, très peu de chercheurs venaient consulter la documentation navale et ceux qui le faisaient étaient presque tous étrangers. Quand quelqu’un se présentait, nous l’entourions au point qu’il ne pouvait presque plus repartir. Ils en étaient ravis. Ils m’ont appris lors de nos conversations bien des choses que j’ignorais alors. Nous étions très fières de côtoyer tous ces professeurs et spécialistes de haut vol avec lesquels nous entretenons toujours des liens d’amitié.

Le Portugal s’est imposé comme une puissance maritime dès le XVe siècle

Quelles sont les œuvres ou les pièces les plus précieuses de la section cartographique du Musée Naval ?

Le joyau du musée, c’est la Mappemonde de Juan de la Cosa; c’est la première carte qui représente l’Amérique. Elle a été achetée à Paris à la fin du XIXème siècle chez un bouquiniste. Quand ma fille était petite, elle voulait savoir qui était ce Juan de la Cosa à qui je consacrais plus de temps qu’à ma famille.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience à la Herzog Augustus Bibliothek en Allemagne ?

J’avais été invitée en Allemagne en 1994 pour étudier une série de cartes espagnoles du début du XVIe siècle qui étaient assez peu connues et étudiées. Ce séjour a été très enrichissant car ces documents étaient tous anonymes et non datés. Or, je venais de publier un livre où j’en incluais certains. Ils étaient tous très précieux car ils appartenaient à la Casa de la Contratación de Séville. J’en ai trouvé une qui représentait pour la première fois la découverte de la mer du Sud par Nuñez de Balboa. Il y avait inséré une explication en latin. C’était une découverte que personne ne lui avait attribuée. La nouvelle était de taille car, jusqu’alors, la mer du Sud ne figurait sur aucune des cartes qui énuméraient les découvertes.

* Ester Rubio Colomer est présidente de l’Association des fonctionnaires internationaux espagnols et Jesse Concha est interprète à l’ONUG.
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