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Le « désavantage » physiologique qui empêche les femmes de s’épanouir professionnellement
1 Mar 2021

Beacoup de femmes souffrent sans le savoir d’un vrai désavantage professionel: leur cerveau. Les organisations devraient le prendre en compte

Le cerveau des femmes est câblé différemment

Nos collègues de l’Université de Zürich ont en effet montré1 que statistiquement, chez les femmes, les comportements prosociaux activent la zone de la récompense du cerveau alors que chez les hommes, ce sont les comportements égoïstes qui l’activent. Cette différence de câblage est issue de l’éducation des enfants. Et comme il a été démontré que, sur la durée, les comportements prosociaux aboutissent à une performance accrue, il vaudrait mieux recâbler les hommes que les femmes. Mais dans l’état actuel des choses, ce sont les femmes qui subissent le plus souvent une culture d’organisation qui ne leur convient pas.

Ceci explique pourquoi des femmes n’ont pas un sentiment d’appartenance dans des environnements professionnels dont la culture n’est pas suffisamment prosociale. Certaines renoncent même à grimper dans la hiérarchie en constatant que les jeux politiques, la compétition et/ou les boy’s clubs y jouent un rôle trop important. Cette incompatibilité culturelle peut ainsi être un « boulet » qui empêche un certain nombre de femmes de s’épanouir professionnellement.

Sans la sécurité psychologique associée à une culture prosociale, elles ne peuvent donner le meilleur d’elles-mêmes et être des shakers and movers, ce qui péjore la réussite collective.

L’antidote existe. Heureusement !

En attendant une meilleure programmation du cerveau des machos, il n’y a que deux options pragmatiques pour faire face à cette différence : apprendre aux femmes à apprécier les comportements égoïstes, ou faire évoluer la culture d’organisation vers un modèle qui privilégie les comportements prosociaux. Dans le Certificat de formation continue en Responsible Leadership2 de l’Université de Genève, nous avons évidemment choisi la deuxième option. Dans ce programme modulaire qui permet en outre de poursuivre son cursus pour obtenir un Executive MBA en cours d’emploi, nous enseignons depuis longtemps le leadership équitable et bienveillant qui permet aux femmes (et à la majorité des hommes) de s’épanouir dans une culture prosociale gratifiante. Ceux qui n’y trouvent pas leur compte sont les killers (hommes ou femmes) dont les dents de l’ambition griffent le parquet. Mais quelle entreprise défend encore une culture de l’écrasement ?

Loin de tomber dans l’angélisme d’un monde où la performance est oubliée, nous nous sommes appuyés sur de nombreuses études qui ont montré que des collaborateurs et collaboratrices engagées sont considérablement plus performantes que celles et ceux qui ne le sont pas. En réconciliant ainsi équité, bienveillance et performance optimale, notre approche du leadership prosocial et performant allège ce « boulet » qui empêche les femmes (et la plupart des hommes) d’être des shakers and movers. Cela explique peutêtre pourquoi nous avons une majorité de femmes qui suivent ce programme de formation continue. 

Chez les femmes, les comportements prosociaux activent la zone de la récompense du cerveau

* Dr Raphaël H Cohen est Academic Fellow et directeur de la spécialisation "Leadership entrepreneurial de l'Executive MBA, GSEM, Université de Genève - raphael.cohen@unige.ch
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