Jeudi 13 février, une conférence intitulée « Jeunes Reporters à l’ONU : Info ou intox, s’informer sans se tromper » a eu lieu au Gymnase de Nyon. Des experts ont abordé le thème des fake news : Nathalie Pignard-Cheynal, professeure en journalisme et information numérique à l’Université de Neuchâtel, directrice de l’Académie du Journalisme et des Médias, ainsi qu’Alexandre Carette, expert onusien travaillant au Service de l’information des Nations Unies à Genève.

La désinformation est le fait de diffuser de fausses informations qui ont pour but de nuire à un individu, un groupe social ou un pays. Attention cependant à ne pas confondre désinformation et mésinformation qui, quant à elles, désignent la diffusion d’une information erronée ou d’une information déformée sans mauvaises intentions.

La désinformation est notamment devenue l’une des principales priorités de l’ONU, compte tenu du fait qu’elle entrave l’action dans plusieurs autres domaines importants comme la lutte contre la pauvreté, l’éducation, les droits humains ou encore la réduction des risques de catastrophe.

Nombreuses sont les conséquences de cette problématique. Premièrement, d’un point de vue politique, les fake news menacent la démocratie. La désinformation est très présente notamment durant les débats ou les élections. Les fausses informations ont aussi souvent pour objectif d’affaiblir les Etats et leurs institutions.

Dans certains cas, elles peuvent aussi encourager à la violence et à la haine. Voici un exemple d’une fake news bien connue ayant encouragé à la violence, la « Pizzagate ». Cette théorie du complot, largement diffusée sur les réseaux sociaux, affirmait qu’une pizzeria de Washington était le centre d’un réseau pédophile impliquant des personnalités politiques de premier plan. Bien que totalement infondée, la rumeur a pris de l’ampleur et a incité un homme armé à se rendre dans la pizzeria pour soi-disant libérer les enfants. Il a tiré plusieurs coups de feu à l’intérieur du restaurant, mais n’a heureusement blessé personne. Cet incident prouve que les fake news peuvent conduire à des actes violents lorsqu’elles sont prises au sérieux par des individus convaincus de la véracité de l’information.

Les fausses informations constituent également une menace pour la sécurité et la santé de la population. Elles représentent parfois une atteinte à la santé en influençant la population à commettre des actions irréfléchies et dangereuses. Le Coronavirus en a été la preuve lorsque de nombreuses personnes ont arrêté de porter des masques à leurs risques et périls au moment où des anti-masques ont répandu l’idée que les masques représentaient un danger pour la santé. Cette rumeur s’est révélée erronée comme l’ont ensuite assuré des docteurs et des scientifiques.

Dans des cas plus rares, créer de fausses informations sur des gens peut servir à des fins malveillantes, telles que du chantage ou du cyberharcèlement. Elles permettent à celui qui les a créées d’extorquer de l’argent ou simplement de nuire à la victime.

Finalement, les répercussions sur la santé mentale des gens sont considérables. Passer la journée à se demander si les informations auxquelles nous avons accès sont vraies peut faire naître un sentiment d’angoisse et de désorientation. Que croire dans un monde où nous devons nous méfier de tout ?

Heureusement, pour faire face à cette problématique omniprésente, des solutions ont été mises en place, dont des techniques et des sites internet.

Il est dans le devoir de chacun d’agir au quotidien pour combattre cette problématique, notamment en utilisant des outils de fact-checking: AFP Factuel, Snopes, FactCheck.org, en signalant les fausses informations via les outils intégrés aux réseaux sociaux, en utilisant des
sites internet de confiance, comme le site Verified-initiative, pour promouvoir des informations fiables, et en vérifiant aussi si le journaliste qui a écrit l’information exerce bien cette profession et qu’il n’est pas un inconnu. Et surtout, en cas de doute, veiller à ne pas partager l’information à autrui !

Des conférences ont été également instaurées par l’ONU afin de sensibiliser à cette thématique les jeunes, les journalistes et aussi en particulier les influenceurs qui jouent un rôle clé dans la diffusion d’informations.

“Mais le plus important est de développer son esprit critique”, a souligné Alexandre Carette lors de la conférence.

Une autre solution est dans la discussion avec ses proches, comme l’a déclaré Nathalie PignardCheynel: “s’informer c’est aussi discuter”.
Il est important de préciser qu’il ne faut pas non plus faire confiance à l’IA, cet outil qui prend une ampleur considérable dans notre vie ; elle reste peu fiable car elle ne produit pas toujours la vérité, mais du vrai semblable.

Pour conclure, il est important dans la société numérique dans laquelle nous vivons de ne pas faire confiance à tout ce que nous voyons et de vérifier la véracité des informations auxquelles nous avons accès. En procédant ainsi, nous pourrons empêcher la désinformation de prendre le dessus. Chaque individu est tenu de préserver la vérité et d’utiliser son esprit critique afin de ne pas tomber dans le piège de la désinformation.

Et comme le disait Nolan Higdon, notamment auteur d’un livre sur ce sujet, intitulé The Anatomy of Fake News : “Utilisez les informations, ne vous faites pas utiliser par elles.”


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