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Statue de Mahatma Gandhi, parc de l’Ariana

Statue de Mahatma Gandhi, parc de l’Ariana

Des monuments symboles de paix et d’espoir
Regardons d’un peu plus près les monuments qui vous entourent et découvrons les messages qu’ils révèlent
1 Nov 2021

En vous promenant dans les parcs et autres lieux publics de Genève, vous découvrirez de nombreuses statues et œuvres d’art. Certaines ont été commandées par le Canton ou par la Ville, d’autres ont été offertes par des États ou des associations. Trois monuments emblématiques des valeurs et de l’esprit de paix et de tolérance qui animent la politique genevoise sont à la source de son rayonnement international. Suivez le guide…

“Ma vie est mon message” Mahatma Gandhi (1869-1948)

Rendons-nous d’abord au parc de l’Ariana, où il est difficile de manquer la statue du Mahatma Gandhi, chef du mouvement de résistance non violente et de désobéissance civile qui a débouché sur l’indépendance de l’Inde.

Le 14 novembre 2007, le Gouvernement indien a offert cette sculpture en bronze à la Ville de Genève en témoignage d’amitié entre l’Inde et la Suisse, et pour marquer la première Journée internationale de la non-violence célébrée chaque année le 2 octobre, date d’anniversaire de Gandhi. Le sculpteur indien Gautam Pal a représenté Gandhi en train de lire, assis les jambes croisées sur un socle portant l’inscription “Ma vie est mon message”.

Le Mahatma n’est venu qu’une seule fois en Suisse. En 1931, il a passé cinq jours à Villeneuve, chez l’écrivain français Romain Rolland, auteur d’une biographie de Gandhi publiée en 1924. Le leader indien a donné deux conférences publiques durant son séjour, l’une à Lausanne le 8 décembre et l’autre le 10 décembre au Victoria Hall de Genève. Cette dernière a été organisée par la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, l’une des plus anciennes organisations féminines au monde œuvrant pour la paix. Fondée en 1915, la Ligue est aujourd’hui toujours basée à Genève.

Monument de Nelson Mandela, Genève

“La haine ne nuit qu’à celui qui hait” Nelson Mandela (1918-2013)

Avez-vous remarqué ces mâts qui s’élancent vers le ciel, dans le parc Rigot, entre la Place des Nations et la Maison de la Paix ? Ce monument inauguré le 17 septembre 2015 rend hommage à Nelson Mandela, qui lutta contre l’apartheid en Afrique-du-Sud et fut le premier président de ce pays élu lors d’une élection démocratique pleinement représentative en 1994.

Après la mort de Mandela en 2013, la République et canton de Genève a chargé la Haute école d’art et de design (HEAD) d’organiser un concours pour la conception d’un mémorial. Cette installation de l’étudiant Léonard de Muralt intitulée “Hating only harms the hater” (La haine ne nuit qu’à celui qui hait) en est le fruit. Un carré de 4m2, superficie de la cellule occupée par Mandela pendant 18 ans à Robben Island, est recouverte d’un gravier blanc évoquant le dur labeur auquel fut astreint le prisonnier dans une carrière. L’espace est ceinturé de hauts mâts évoquant les barreaux de la prison, dont l’ouverture vers le ciel rappelle l’esprit de paix et de pardon de Nelson Mandela, qui lui a permis de transcender l’enfermement.

Quelques mois après sa libération, Nelson Mandela s’est rendu dans plusieurs pays. À Genève, en juin 1990, il a pris la parole à la 77e Conférence de l’Organisation internationale du travail. Il s’est ensuite rendu au Conseil œcuménique des églises et a rencontré une délégation du Comité international de la Croix-Rouge, qu’il a remercié de lui avoir continûment rendu visite durant ses années de détention, ainsi qu’à d’autres prisonniers politiques de l’Afrique du Sud de l’apartheid, “ressuscitant l’espoir alors qu’il n’y en avait plus”.

Monument de Václav Havel, Genève.

“La vérité et l’amour l’emporteront sur le mensonge et la haine” Václav Havel (1936-2011)

De retour au centre-ville, en traversant le Jardin des Alpes, juste à côté de l’hôtel Beau-Rivage, on découvrira deux chaises disposées de part et d’autre d’une table au centre de laquelle s’élance un tilleul.

Cette installation artistique “vivante” symbolise l’idéal démocratique de Václav Havel, dramaturge et dissident tchécoslovaque élu président de son pays en 1990 après avoir participé à la Révolution de velours, un épisode de transition non violente consécutif à l’effondrement de l’État à parti unique.

Ce projet artistique est né en 2013, lorsque l’ambassadeur tchèque à Washington a invité l’architecte et ami de Havel, Borek Sipek, à créer une œuvre d’art dans l’espace public. “Havel’s Place” nous invite à nous asseoir à la table du dialogue malgré nos divergences d’opinions et de croyances.

“Le Banc de Václav Havel” a été inauguré à Genève le 16 novembre 2018. Il fut offert à la Ville par la branche suisse de la Fondation Olga Havel, association créée par la première épouse de l’homme d’État. Sur le rebord de la table est inscrite une citation de Václav Havel : “La vérité et l’amour l’emporteront sur le mensonge et la haine”. L’emplacement du monument est également un symbole pour les Tchèques et les Slovaques. En effet, c’est à l’hôtel Beau-Rivage qu’est “née” la Tchécoslovaquie, un siècle plus tôt, en octobre 1918, à l’occasion de la rencontre de représentants de l’opposition intérieure et de la résistance à l’étranger.

* Catherine Hubert Girod, is an independen tour guide in Geneva, has previously worked for various international organizations and NGOs.
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