LIFESTYLE

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Zélo est une start-up qui livre des produits alimentaires locaux à vélo

Zélo est une start-up qui livre des produits alimentaires locaux à vélo

Comment Zélo a évolué vers des produits locaux
Le vélo-distributeur explique sa stratégie
1 Apr 2022

Avez-vous constaté une évolution vers la consommation de produits locaux ?

Pendant la pandémie, l’intérêt pour les produits locaux a largement augmenté, non seulement par obligation suite à la fermeture des frontières, mais aussi parce que de nombreux consommateurs préféraient fuir les endroits à forte affluence. Cela a permis aux produits locaux de « prendre l’ascenseur » et de se faire connaître d’un plus large public. Aujourd’hui, beaucoup de gens restent fidèles à la consommation de ces produits.

Avec ma famille, j’ai décidé de passer aux produits locaux. Ces produits sont non seulement meilleurs d’un point de vue gustatif, mais également meilleurs pour la santé. J’ai pu le constater en voyant ma facture médicale se réduire quasiment de moitié. Cela a suffi à me convaincre et je pense ne pas être le seul dans ce cas. Cela ne me surprendrait donc pas que l’intérêt pour les produits industriels ait baissé.

J’ai créé Zélo, un supermarché en ligne « zéro déchet » dont les livraisons se font à vélo, au meilleur moment. En effet, son activité a démarré quelques semaines à peine avant le début du premier confinement.

André Burri sur un vélo Babboe Pro Trike XL
André Burri sur un vélo Babboe Pro Trike XL

Il  est souvent plus cher d’acheter local. Si on le fait, est-ce aussi pour aider les producteurs de notre voisinage, malgré les prix ?

Effectivement, les produits locaux sont plus chers, mais la qualité est au rendez-vous. Si nous comparons ce qui est comparable, je ne pense pas que ces produits soient réellement plus chers. Je pense également que la conscience d’aider les producteurs de notre voisinage est une motivation de plus en plus forte. Cette conscience est encore loin d’être générale, mais beaucoup de gens ont fait le choix de passer à l’acte en s’engageant pour le climat. Soutenir les circuits courts et les producteurs locaux en font partie.

Les consommateurs apprécient-ils le fait que leur commande soit livrée à vélo plutôt qu’en voiture ?

Oui, c’est un tout. Zélo a pour objectif principal de diminuer notre empreinte carbone. Une telle diminution passe par la consommation de produits locaux et par la diminution des déchets, mais principalement par la diminution du transport effectué en véhicules équipés de moteurs à combustion. C’est pourquoi la livraison à vélo est réellement appréciée.

Certains consommateurs sont intrigués par les vélos-cargo et impressionnés qu’ils soient capables de transporter de lourdes charges. J’ai déjà vu des gens se moquer du concept de « zéro déchet », mais jamais de la livraison à vélo. Ce mode de transport reste évidemment limité par la géographie, car il est difficile de livrer dans les zones isolées.

Dans certaines villes, les rues sont très abruptes. Cela affecte-t-il les bicyclettes et les livreurs ?

Les bicyclettes se portent bien : ce sont des vélos-cargo électriques. C’est un compromis que nous sommes prêts à faire, pour autant que la recharge soit faite avec une énergie verte. Malheureusement, Google Map n’est pas encore au point pour les trajets à bicyclette dans Lausanne, car il nous propose régulièrement d’emprunter des voies piétonnes avec des escaliers, voire interdites aux vélos !

Nos vélos grimpent donc facilement la rue du Petit Chêne, bien qu’il faille quand même fournir un certain effort physique. Et nos livreurs connaissent les meilleurs chemins.

André Burri dans le dépôt de Zélo à Gland
André Burri dans le dépôt de Zélo à Gland

Vous avez commencé à Gland, avant de couvrir Nyon et enfin Lausanne. Quand prévoyez-vous d’ouvrir à Genève et que faudra-t-il faire pour que cela se réalise ?

Zélo pourrait ouvrir à Genève dès demain. Mais avant d’aller trop vite, nous souhaitons d’abord pérenniser les trois zones actuelles, pour démontrer la faisabilité dans chaque situation. Nyon est une extension depuis Gland et Lausanne est une ville avec des pentes et des feux rouges. Genève étant en comparaison plutôt plate, elle ne devrait pas poser de difficultés pour un service comme Zélo. Il reste bien entendu la question financière. Je suis parti de zéro, en faisant sponsoriser mon premier vélo par mon voisin. En “grandissant”, j’ai pu obtenir le soutien de l’association Jobtrek, active dans la réinsertion. Zélo a gagné plusieurs concours dans le développement durable. Cela lui a donné une notoriété qui m’a permis de mettre en place un financement participatif pour la création de la société. Il y a quelques jours, j’ai pu boucler un financement qui va permettre à l’entreprise d’envisager d’accélérer son développement. Aujourd’hui, nous grandissons pas à pas. L’expérience nous a montré que pour ouvrir une nouvelle zone, il nous fallait un capital de départ de 100 000 francs, un responsable efficace et un bon marketing.

Nous ouvrirons donc notre service dans la ville de Genève dès que nous aurons pérennisé nos trois régions et atteint le capital de départ voulu. Il est actuellement possible de faire une promesse de don sur notre site Web. Cela va donc dépendre de la demande. Pour aller plus vite, nous proposons également un système de franchise, qui peut intéresser un entrepreneur motivé.

Quels sont les principaux défis pour Zélo dans les années à venir ?

Il y a effectivement plusieurs défis devant nous. Après avoir pérennisé nos trois zones actuelles, nous aurons certainement à gérer une forte croissance. Nous aurons également à faire face à la naissance d’une concurrence.

Nous devrons continuellement adapter nos services et notre offre, afin de rester attrayants tout en étant cohérents avec notre objectif initial, à savoir la diminution du bilan carbone.

* Julián Ginzo is a member of the Editorial Board of UN Today.
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